Etats généraux de la femme ELLE & Maman Travaille
Mercredi dernier, je me suis rendue aux Etats Généraux de la Femme, organisés par le magazine ELLE. Il y a quelques temps, Marie-François Colombani herself, accompagnée par Michèle Fitoussi (herself aussi) m'a appelée pour me proposer de rejoindre le petit groupe de femmes chargées de suivre ces Etats Généraux de la Femme, qu'on appelle donc "L'Observatoire des Etats généraux de la Femme".
En recevant les biographies de mes camarades, j'ai un peu eu le vertige: toutes sont brillantissimes, nous avons en vrac une élue à 19 ans, une jeune interne en psychiatrie fondatrice d'une association sur les liens entre la politique et la psychiatrie, des agrégées, des auteurs de livres, de romans, d'essais, de dictionnaires, des diplômées d'Oxford, de HEC, de Sciences Po, une présentatrice de JT, des chefs d'entreprises, l'une d'elles a fondé des écoles pour femmes en Algérie, une autre est chef d'orchestre internationale et dirige un conservatoire, nous avons aussi une spécialiste du droit pénal et des droits de l'homme, et j'en passe.
Accueillies par l'équipe de ELLE (Elvire Empatz anticipe nos questions en nous distribuant les bios de nos futures amies après un flottement dans les étages où j'ai retrouvé par hasard Nadia Butaud) nous nous sommes prêtées avec plus ou moins d'aisance - moins en ce qui me concerne - au jeu de la séance photo, sous l'objectif du célèbre photographe Emmanuel Scorcelletti (Prix du jeune reporter, son palmarès se compose entre autres du Festival de Cannes, de Sharon Stone, de Sean Penn...) Après plus d'une heure, nous sommes allées rejoindre Valérie Toranian, la directrice de la rédaction de ELLE, et Isabelle Maury rédactrice en chef du magazine, pour débuter le déjeuner.
Autour des nems au poulet, un grand tour de table se met en place: Audrey Pulvar, habituée aux prises de paroles publiques, se dévoue pour commencer. Elle nous explique pourquoi elle est féministe et se revendique comme telle, et prenant l'exemple des shorts interdits dans l'établissement de sa fille de 12 ans, s'insurge contre les libertés enlevées aux filles. Après elle, Stéphanie Cardot raconte son parcours. Diplômée d'HEC, ancienne fiscaliste aux USA, fondatrice de To Do Today, une entreprise de conciergerie "démocratique"' (elle s'adresse à tous les salariés, et non seulement aux cadres sup), elle insiste sur les problématiques rencontrées par les femmes pour concilier vie privée et vie professionnelle, ce que je ne peux qu'approuver.
Félicie Gayet, à sa gauche, travaille pour le programme "Une grande école, pourquoi pas moi ?". Elle est titulaire d'un MBA et membre d'une CIGALES, elle précise venir porter un regard candide sur le féminisme, ne se levant pas tous les matins en se disant "je suis féministe". Puis Soraya Amrani Mekki raconte comment elle a pensé fuir son "destin" (parents illétrés, famille nombreuse) en refusant de s'occuper de droit du procès et de droits de l'homme, et comment elle a été rattrapée par ces problématiques. Intervenante en colloques et en conférences, elle s'offusque du fait que les hommes lui parlent toujours de "beauté" ou de "séduction" après ses interventions, au lieu de lui parler du fond des sujets abordés. Elle note également que ces messieurs changent systématiquement de sujet à son approche, pour parler beaux arts ou architecture, et non procédures, procès et droit pénal.
Nadia Butaud, elle, vient du centre de Paris, d'un "milieu intellectuel". 'est au hasard des mutations qu'elle a commencé à enseigner en banlieue, qu'elle ne quitte plus depuis 8 ans. Elle en a même fait un livre. Pas spécialement féministe, elle "ne se pose pas la question du genre". Pour elle, enseigner n'est ni masculin, ni féminin, et elle préfère presque quand les élèves se trompent et l'appellent "monsieur" que quand ils se trompent et l'appellent "maman".
A mon tour, je me présente en essayant de ne pas trop cafouiller et de ne pas trop raconter ma vie, ce qui n'est évident ni pour le premier point ni pour le second. Je pense mettre l'accent sur les problématiques rencontrées par les femmes au travail, et rejoint le discours de Stéphanie sur la conciliation. J'explique aussi ce que sont les propositions Maman travaille et comment nous les faisons connaître, avec l'aide des membres impliquées dans ce réseau. J'insiste également sur le fait que de mon point de vue, le combat des femmes ne doit pas être un combat contre les hommes, mais plutôt contre la société et ses carcans.
A ma gauche, Charlotte Hochman se définit comme un OVNI: femme, franco-anglaise, avec un mari italien, diplômée de philosophie à Oxford, elle a créé une entreprise à son retour en France, pendant sa grossesse. Son "bébé", c'est La Ruche, un lien qui accueille les entrepreneurs sociaux à Paris, que je connais bien pour avoir déjà participé à des réunions là-bas (nous avons quelques connaissances communes). Pour elle, élevée par une mère "new wave", le maternage fait partie intégrante du féminisme. Vient le tour d'Emmanuelle Gagliardi, une "facebook friend" dont je connais le travail. Elle explique avec beaucoup d'humilité comment elle a mené des recherches sur les réseaux féminins et comment elle a porté son projet de livre et de site, "Interdit aux hommes". Ce nom, donné sans vraiment y penser, lui a valu de nombreuses critiques... des femmes. C'est en réaction au Jockey Club, réseau d'hommes interdit aux femmes, qu'elle a eu envie de le baptiser ainsi.
Le temps presse et nous devons terminer: Loriane Brunesseaux, 28 ans, interne en psychiatrie, nous démontre qu'on ne peut pas déceler la future délinquance uniquement avec des grilles d'évaluation. Elle a créé Utopsy, une association sur les liens entre psychiatrie et politique, et est membre du collectif "39 contre la nuit sécuritaire". Zahia Ziouani se présente rapidement, nous expliquant qu'elle est chef d'orchestre et directrice du Conservatoire de Stains. Elle trouve difficile d'être une femme dans le milieu de la musique, entre les instruments qui privilégient les hommes, ceux qui interdisent les femmes et les musiciens de Russie, où elle a travaillé et où son prénom signifie "petit lapin". Elle encourage les élèves filles à se tourner vers des instruments dits masculins comme la batterie ou le violoncelle. Natacha Quester-Séméon, enfin, est directrice associée de la société i-marginal, montée avec sa mère et son frère. Elle est secrétaire générale de l'association Les humains associés et fondatrice, avec sa mère, du groupe de réflexion Girl power 3.0. Natacha vient de lancer le site CultureClic.fr pour le compte du Ministère de la culture, de la BNF et de la Cité des Sciences. Le tour de table s'achève, plus de deux heures se sont écoulées.
Nous avons rendez-vous le mercredi suivant (aujourd'hui, donc) pour un nouveau déjeuner, une nouvelle séance photo et un débat sur le thème des violences faites aux femmes, avec les associations du domaine. Un débat qui promet d'être prenant, et que je vous raconterai ici même. Pour sûr, il y a fort à dire, et si vous voulez participer à ces Etats généraux, n'hésitez pas vous manifester !
Vous retrouverez la photo "officielle" dans le magazine (cette semaine ou la suivante) ! Sur la photo, prise par Natacha (DR), on voit le célèbre photographe préparer sa fiche, moi-même de dos en rose, parlant à Charlotte. Au second plan de dos, Nadia qui parle avec Loriane.
Pardon d'avance si j'ai oublié des femmes ou écorché des noms.
Plus d'infos: forum elle.fr
Dame, quel aréopage en effet ! La suite promet d'être fort intéressante aussi.
Mais, euh... pourquoi tout ça se passe justement le mercredi ? Juste le jour où y'a pas école mais danse, tennis, chant, dessin, batterie et dentiste ? Vous trouvez pas ça un peu bizarre ? Ou bien je deviens militante à l'insu de mon plein gré ?
Rédigé par : Pascale | mardi 19 janvier 2010 à 23:07
@ Pascale: merci pour ton message !
le lundi et le mardi sont les jours de bouclage du magazine, et le jeudi c'était impossible pour l'une d'elles. il restait mercredi et vendredi... :)
mais je crois qu'il y a très peu (aucune ?) mère au foyer parmi cet observatoire. et le mercredi, ma fille est en crèche donc j'avoue que ça tombait plutôt bien !
Rédigé par : Marlène (Maman Travaille) | mardi 19 janvier 2010 à 23:12
Je me manifeste ;-)pour le développement de l'entrepreneuriat féminin ! Le sujet est-il au programme ?
Rédigé par : Nora, rédactrice d'Entrepreneuses Mag | mardi 19 janvier 2010 à 23:25
Nora, je leur ai envoyé tes coordonnées !
Rédigé par : Marlène (Maman Travaille) | mercredi 20 janvier 2010 à 07:13
comme tu dis, des profils et des parcours impressionnants...justement c'est ce qui me gêne, qui représente les femmes "lambda" c'est à dire moi, nous ... ?je pense que ces femmes sont très (trop ?) méritantes mais peut être loin de nos quotidiens...
Rédigé par : mlaure | mercredi 20 janvier 2010 à 12:30
Marlène : Top ! Merciiii !
Rédigé par : Nora, rédactrice d'Entrepreneuses Mag | mercredi 20 janvier 2010 à 21:32
Vaste programme et débat passionnant....
Mais je ne me retrouve pas forcément dans ces parcours de femmes qui ont(tout?) réussi.
Moi, c'est tout les jours que je trouve difficile d'être une fille, femme,mère, active, motarde, handicapée. Au quotidien, les écueils sont subtils, insidieux, inconscients, quotidiens...Vous voulez des exemples ? J'en ai à la pelle !
40% de femmes dans les 651 entreprises côtées au CAC 40 ! Pour arriver à ce niveau de poste, les femmes rament dès la première marche. Alors, atteindre la dernière ...! 6 ans y suffiront-ils ?
Rédigé par : www.facebook.com/profile.php?id=1041475714 | mercredi 20 janvier 2010 à 22:21
Bonjour dernier commentaire (je ne vois pas ton pseudo, je ne sais pas pourquoi..) je me suis fait la même réflexion que toi sur leurs parcours (et encore, je vous ai mis des versions synthétiques !)
Mais penses-tu que, parce qu'une femme est diplômée d'une grande école, ou parce qu'elle a monté une entreprise, elle ne vit pas ces problèmes ? Toutes les femmes présentes avaient en commun en effet une forme de "réussite sociale", mais elles n'en étaient pas moins femmes, mères, actives, motardes pour certaines, et handicapées pour d'autres.
Je pense qu'il ne faut pas juger les personnes sur 6 lignes de leur bio, derrière se cachent des vies, des souffrances, parmi nous certaines ont été victimes de violences, de viols, certaines ont un handicap, certaines ont perdu un bébé ou un enfant, certaines ont divorcé, certaines ont galéré pour en arriver là où elles sont.... on ne peut pas dire qu'elles sont illégitimes pour parler de ces sujets !
Pour répondre à MLaure; c'est quasi mot pour mot ce que j'ai dit dans ma présentation.
Que via Maman Travaille, j'entendais être la représentante des mères actives, des femmes qui travaillent, j'ai cité les caissières de supermarché et d'autres exemples de la vie de tous les jours.
Pour ma part, je trouve intéressant que ELLE qui est plutôt un magazine oriente mode, beauté, etc, ait pris le parti d'inviter des jeunes femmes en les sélectionnant sur leur "fond" et pas sur leur "présentation".
Le premier jour, la plupart était en jean et pull noir à col roulé et je peux vous assurer que j'ai tout sauf la taille mannequin, et que nous étions plusieurs invitées dans ce cas: je trouve qu'en ce sens, nous représentons bien les femmes "de tous les jours". D'ailleurs nous étions là, non pour faire joli, mais pour recevoir 4 associations féministes consacrées aux violences faites aux femmes.
Pour finir, des tables rondes sont organisées à Marseille, Lille, Lyon,Paris aussi.. et j'en oublie avec des femmes qui se sont manifestées sur le site ELLE et sur le forum, des femmes qui ne sont ni expertes, ni spécialistes, mais qui ont leur propre vie comme expérience.
En tout cas merci à toutes de partager vos réactions, ça permet de nourrir le débat. N'hésitez pas si vous avez d'autres remarques sur ce thème !
Rédigé par : Marlène (Maman Travaille) | jeudi 21 janvier 2010 à 07:40
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Rédigé par : ani | vendredi 28 mai 2010 à 21:40
En tout cas merci à toutes de partager vos réactions, ça permet de nourrir le débat. N'hésitez pas si vous avez d'autres remarques sur ce thème !
Rédigé par : viagra online | lundi 18 octobre 2010 à 10:36
Bonjour dernier commentaire (je ne vois pas ton pseudo, je ne sais pas pourquoi..) je me suis fait la même réflexion que toi sur leurs parcours (et encore, je vous ai mis des versions synthétiques !)
Mais penses-tu que, parce qu'une femme est diplômée d'une grande école, ou parce qu'elle a monté une entreprise, elle ne vit pas ces problèmes ? Toutes les femmes présentes avaient en commun en effet une forme de "réussite sociale", mais elles n'en étaient pas moins femmes, mères, actives, motardes pour certaines, et handicapées pour d'autres.
Je pense qu'il ne faut pas juger les personnes sur 6 lignes de leur bio, derrière se cachent des vies, des souffrances, parmi nous certaines ont été victimes de violences, de viols, certaines ont un handicap, certaines ont perdu un bébé ou un enfant, certaines ont divorcé, certaines ont galéré pour en arriver là où elles sont.... on ne peut pas dire qu'elles sont illégitimes pour parler de ces sujets !
Pour répondre à MLaure;
Rédigé par : viagra online | lundi 18 octobre 2010 à 10:37
Mais, euh... pourquoi tout ça se passe justement le mercredi ? Juste le jour où y'a pas école mais danse, tennis, chant, dessin, batterie et dentiste ? Vous trouvez pas ça un peu bizarre ? Ou bien je deviens militante à l'insu de mon plein gré ?
Rédigé par : low coat cialis | lundi 18 octobre 2010 à 11:42
Votre site est tres utile, vous avez fait un travail enorme, bravo! Je serais content que vous visitiez mon site
Rédigé par : Andre | mercredi 31 août 2011 à 23:16