Peut-être en avez-vous entendu parler: Eric Besson a organisé jeudi soir un dîner réunissant une quinzaine de blogueurs / blogueuses et acteurs du web, au Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie. J'étais invitée, je vous raconte.
On s'en fout, on n'y va pas, on n'a qu'à se cacher sous les draps...
Rendons à César ce qui est à Natacha Quester-Séméon, c'est elle qui, étonnée d'être la seule femme au premier dîner de ce type organisé en 2008, a oeuvré en coulisses pour que ce dîner-ci soit mixte. Merci à elle, donc, d'avoir insisté et joué de son influence (selon les propres termes d'Eric Besson) pour que les femmes soient aussi représentées. Ni plus, ni moins, mais aussi: arrêter d'exclure 51% de la population semble être un préalable incontournable à toute consultation, surtout quand on sait le pouvoir économique que représentent les femmes sur Internet, premières utilisatrices, (blogs, forums, réseaux sociaux) premières acheteuses et même entrepreneuses (voir notre liste)
Alors, y aller ou pas ? Pour être honnête, de but en blanc, Eric Besson n'est pas à la base mon ministre préféré. Sans dévoiler quoi que ce soit de mes opinions politiques personnelles, en tant que citoyenne, mère, descendante d'immigrés, élevée en cités HLM, membre du Bondy Blog, favorable à une nationalité française attribuée sur simple demande, ou tout ça à la fois, je ne porte pas dans mon coeur les thèmes de "l'immigration" et de "l'identité nationale" dont il est, heureusement ou malheureusement, indissociable dans l'inconscient collectif.
Pourtant, je n'ai pas hésité une seconde à dire oui. D'abord, parce qu'il ne s'agit pas d'un dîner sur le thème "les fans et les partisans de l'identité nationale" et qu'Eric Besson a désormais en charge le Ministère de l'Economie numérique. Ensuite, parce que via Maman travaille, nous réclamons toute l'année d'être reçue par les pouvoirs publics (Anne Hidalgo et Nadine Morano ayant été les premières à nous répondre sur ce point), ce serait faire preuve de mauvaise foi que d'esquiver l'invitation. Quelqu'un a dit sur Facebook: "on vous siffle, vous accourrez". Je réponds oui, même si la formule est plutôt vilaine. Pour ma part, à chaque fois qu'un élu ou un représentant de l'Etat voudra bien écouter nos propositions, j'irais.
Enfin, parce qu'il ne faut pas, à mon sens, rater une occasion de discuter. Ce n'est pas en restant chez soi et en faisant une ronde avec des gens qui pensent la même chose que soi qu'on va pouvoir faire avancer les choses. Je n'ai pas l'habitude de fuir la confrontation - ou plus simplement, le débat et l'échange, la discussion.
Les femmes, pas "politiques" ?