"L'accouchement aujourd'hui en France est-il trop médicalisé ?" Quand on pose cette question, on passe inévitablement pour une bobo-baba-cool pro-accouchement à domicile, en caricaturant. Et du coup, on évite soigneusement ce débat. Le blog Maman travaille a déjà pris position contre la généralisation des couches lavables, contre la promotion massive de l'allaitement qui confine parfois au harcèlement, et le simple nom "Maman travaille" renseigne sur notre point de vue quant au retour des femmes à la maison.

Maman travaille existe depuis 2008. Si un groupe de membres fidèles articipe à l'organisation et à la vie du réseau, peut-être toutes les lectrices ne sont-elles pas informées des activités de Maman travaille. Sans revenir jusqu'à la création du réseau, un point sur les activités de 2010 et les projets de 2011...

Mauvaise pioche

Par Salomé

Dans ce bocal métropolitain, à cette belle heure de pointe, on ne mets pas un pied dans le métro comme le ferait un touriste.

On rentre dans ce nid de guêpes tel un profiler et on mise sur une personne. L’exercice étant de se rapprocher de la personne la plus susceptible de quitter sa place avant les autres pour ne pas avoir à tenir sur ses deux jambes bancales fraîchement sorties du lit. Mes chevaux gagnants sont généralement, le gay branché qui sors à saint Paul, les petites pétasses à Louvre Rivoli, ou encore, plus précieux, le mec mal rasé, sac au dos, valise à la main ou n’importe quel mec paumé avec une gueule de touriste qui voudra bien se perde à la gare de Lyon.

1,5% des adolescentes sont ou seront enceintes[1]. Parmi le tiers d’entre elles qui va garder son bébé, la plupart devront interrompre leurs études et commencer à travailler pour subvenir aux besoins du bébé à naître. Certaines décident de continuer leurs études en s’orientant vers des centres d’éducation ou des foyers d’étudiantes maman-bébé, principalement à l’étranger. De plus en plus d’étudiantes en deuxième ou troisième cycle, jeunes adultes, profitent de leur diplôme pour avoir un premier enfant, notamment celles qui sont en cycles courts (BTS, DUT) ou en cycle de professionnalisation assimilé fonctionnaire (infirmière, enseignante, gendarme).

« J’étais en Master 1 quand mon ami et moi avons eu envie d’un bébé ». Emilie a alors 23 ans et vit depuis quatre ans avec Patrick, plus âgé de sept ans. Faisant valoir son ‘’grand âge’’, le compagnon n’a aucun mal à convaincre sa belle. Deux mois après elle est enceinte de jumeaux. En moins d’un an, elle se retrouve à la tête d’une petite famille mais est toujours étudiante. « Le problème c’est qu’aucun congé maternité n’est prévu pendant les études. Les universités n’accordent que très peu d’absences en TD.