Le Quai de Ouistreham par Florence Aubenas
A l'occasion de la sortie en livre de poche de l'excellent "Quai de Ouistreham" de Florence Aubenas, Maman travaille vous propose de redécouvrir ce livre-enquête sur les conditions de travail des intérimaires et sur la vie quotidienne des chômeurs.
Dans Le Quai de Ouistreham, la journaliste et ex-otage Florence Aubenas a décidé de s'immerger dans le monde des travailleurs précaires. Teinte en blonde, cheveux tirés, lunettes sur le nez, elle se présente comme une ex-femme au foyer entretenue par un homme riche qui vient de la quitter. D'antennes Pôle Emploi en agence d'intérim, d'entreprises de ménages en salon de recrutement, Florence Aubenas la chômeuse fait connaissance avec le monde des CDD cumulables, des missions ingrates et des salaires inférieurs au SMIC.
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La Guerre d'Algérie expliquée à mes enfants. Entretien avec Nadia Henni-Moulaï, auteure de "Guerre d'Algérie - Portraits croisés"
Maman d'un petit garçon et d'un nourrisson, la journaliste Nadia-Henni Moulaï (qui était parmi les toutes premières femmes du réseau Maman travaille) a fondé, entre autres, Melting Book: le who's who des gens "qui font bouger les lignes en France", avec le soutien des services culturels des Etats-Unis. Elle a également travaillé sur le thème de la cohésion sociale.
Elle publie le mois prochain un livre sur un sujet passionnant, avec un regard inédit: "La Guerre d'Algérie - Portraits croisés" aux éditions Les Points sur les i. Maman travaille lui a posé quelques questions sur le sujet de son livre et sur ses secrets de conciliation. Entretien.
Maman Travaille: Tu es une jeune maman, tu travailles, tu attends un deuxième enfant... comment as-tu trouvé le temps d'écrire un livre aussi complet ?
Nadia Henni-Moulaï: Je me pose encore la question ! Sérieusement, je crois que l’envie d’écrire un premier livre l’a emporté sur les maux de la grossesse. Pour la petite histoire, j’ai appris ma grossesse quasiment au moment où j’envoyais le projet éditorial à Alain Guillo, mon éditeur. L’espace d’un instant, j’ai eu envie de tout annuler. Et puis je me suis reprise. Alors pendant 6 mois, j’ai travaillé sérieusement. Je me suis organisée des plages de travail et m’y suis tenue, à raison d’un ou deux textes par semaine. C’est vrai que le plus gros du travail a été produit au second trimestre où j’avais plutôt la forme ! La morale pour moi, c’est que la grossesse n’est pas un obstacle même si je suis consciente que ma grossesse a été relativement facile…
Le thème de la Guerre d'Algérie, c'était important pour toi personnellement ? Par rapport à ta famille, à ton histoire ?
Oui tout à fait. J’ai grandi dans la mémoire de la Guerre d’Algérie. Mon père né en 1925, arrivé en France en 48 et ma mère, gamine pendant le conflit, ont forcément inscrit une trace de cette période dans mon enfance. J’ai souvent entendu des anecdotes à ce propos dans ma famille ou dans celle de mes amis d’origine algérienne. J’ai voulu, humblement, rendre hommage à ces anonymes du conflit mais en m’inscrivant dans un devoir de mémoire. D’où le recueil de ces témoignages. Je pense que ces anciens « indigènes » ont souvent bridé leur parole frôlant parfois l’autocensure. Au final, j’ai le sentiment que peu de choses ont été dites au sujet de la guerre d’Algérie.
Quand le magazine Management croit dire du bien des femmes au travail
Jusqu'à l'an dernier, le magazine Management, dédié aux cadres, c'était "a man's world". Puis, via leur nouvelle formule, ils ont eu l'ambition de se moderniser et de parler aussi des femmes dans l'entreprise. Et ont su prouver que, quand on cherche des femmes, on en trouve: ils ont ainsi publié les portraits de Brigitte Cantaloube, Anne-Laure Constanza, et autres femmes d'entreprise.
En outre, les déclarations faites au magazine Management dans les interviews sont de formidables matières premières pour mettre les entreprises face à leurs contradictions, comme par exemple L'Oréal, souvenez-vous.
Alors quand on me souffle "Tu devrais acheter Management ce mois-ci, ils ont réalisé un dossier sur les femmes en entreprise, et L'Oréal se vante de sa forte part de femmes cadres", je fonce acquérir le précieux numéro de rentrée.
Les femmes sont-elles meilleures que les hommes ?
Le titre, en couverture "Les femmes sont-elles meilleures que les hommes ?" me laisse dubitative, mais admettons: je sais que sans titre accrocheur, voire un brin provocateur, un magazine n'attire pas l'oeil et donc, ne se vend pas. Le sous-titre, "Pourquoi les entreprises ont besoin d'elles", pose en revanche une problématique intéressante et concernante.
Pour illustrer ce propos, Nathalie Roos, présidente Europe de Mars; et Jean-Paul Agon, PDG de L'Oréal. Un spécial femmes avec un homme ? Pourquoi pas, après tout... bon point pour Management, la couverture couleur bleu canard: on nous a évité la couv' rose à paillettes. C'est donc pleine d'espoirs que j'ouvre le magazine...
Femme des années 80...
Dès les premières pages, je ne suis pas déçue. Mathieu Scherrer, rédacteur-en-chef, propose un édito dont le titre est "Briser le plafond de verre à coups de talons aiguilles". Femmes=talons aiguilles... moi qui n'en porte jamais, je reste sceptique, mais admettons encore une fois qu'il s'agisse d'une formule (ou d'une image de la "femme des années 80" ?)
Outre ce titre, l'édito est impeccable, rappelant les séréotypes enseignés dès la maternelle, les écarts de salaire et la nécessaire féminisation des entreprises.
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