Suite à son brillant discours féministe à l'ONU, l'actrice Emma Watson connue pour avoir campé Hermione Granger, notamment, se retrouve menacée.

Cette situation n'est pas rare.

Être (dire qu'on est, agir en...) féministe, c'est prendre le risque de se mettre à dos

- les hommes qui s'imaginent qu'on va leur couper les couilles (et voler leurs fils et leurs compaaaagnes)

- les hommes qui, merde ! voulaient dire eux aussi qu'ils sont féministes (et si pendant qu'ils parlent on pouvait leur resservir du café ?)

- les femmes qui ne veulent absolument PAS parler féminisme Hashtag battement de cils Hashtag attends moi je te le sers ton café Jean-Jérôme !

- la grande majorité des gens qui estiment qu'il y a "plus grave" comme combat

La question des places en crèches est au coeur de l'actualité sociale de cette semaine:

+ Cette étude de l'INED relayée par de nombreux médias, qui démontre que l'on a plus de chances d'obtenir une place en crèche quand on habite Paris et que, statistiquement... la mère n'exerce pas d'activité professionnelle. Une vision kafkaïenne des places en crèches ? Pas forcément: les critères restent très flous et variables d'une ville à l'autre. En outre, la CAF exige qu'un certain nombre de places soient réservées aux parents en congé parental... Ce qui pose de nouveau la question de la raison d'être de ces modes de gardes publics.

+ Le gouvernement plancherait sur une remise en question de congé parental, tel qu'il vient d'être réformé par Najat Vallaud Belkacem. Il ne nous reste qu'à espérer que la Ministre ne laisse pas détricoter ce qu'elle avait mis tant de temps à installer... avec la concertation de nombreuses associations, dont Maman travaille. Au passage, la prime de naissance serait aussi revue: nous nous battrons pour qu'elle perdure ! (Revoir ici notre entrevue au Ministère des Droits des Femmes)

+ A l'invitation d'Europe 1, j'ai participé au HangOut d'Anne Hidalgo, la Maire de Paris, pour l'interroger sur la critères d'attribution des places en crèches à la Ville de Paris. D'autres personnalités des Internets étaient de la partie, pour parler aussi logement, rentrée universitaire, et apprentissage du code: mais aussi parité en entreprise et dans le numérique ! Je lui ai demandé un message pour les jeunes femmes politiques...

+ Nous travaillons avec l'association Maman travaille à l'élaboration d'un nouveau projet, qui verra très prochainement le jour (octobre, inch'Allah) après des mois de travail en lien étroit avec deux collectivités françaises. L'une d'elles est la Ville du Mans, où je suis adjointe au Maire déléguée à l'égalité, et l'autre est une grande ville de droite: nous réaffirmons le pluralisme de l'association Maman travaille, l'indépendance de son orientation politique et la volonté de travailler avec toutes et tous.

+ Projet de loi égalité: retour sur notre "lobbying" 

A poste égal, une femme mère de deux enfants gagnerait 12% de moins qu'une femme sans enfant.

C'est une étude menée par le Centre d'Etudes de l'Emploi et relayée par plusieurs magazines économiques, dont le journal La Tribune, qui fait état de ces chiffres malheureusement peu surprenants.

Parmi les raisons de cet écart de salaire:

Debra Harell, une mère américaine qui travaillait au MacDonald's, s'est retrouvée cet été en prison.

L'histoire est complexe, difficile à résumer et encore plus à titrer.

Cette mère de famille travaillait au MacDonal'ds et, pendant l'été, ne disposait d'aucun mode de garde pour sa fille de 9 ans. Elle a donc décidé de l'emmener avec elle à son travail, et de la laisser jouer devant pendant qu'elle travaillait.

Un acte jugé irresponsable par les policiers qui l'ont arrêtée et vraisemblablement jetée en prison. Debra Harell aurait appris entre temps qu'elle était licenciée de chez MacDonald's.

Cette histoire qui pourrait passer pour un fait divers (et qui est d'ailleurs passée totalement inaperçue cet été en France, en tout cas) soulève différents problèmes. Et la sempiternelle question: Que devons nous faire de nos enfants quand on travaille et que l'on n'a pas de mode de garde ?

Mère célibataire, Debra Harell n'avait aucun autre choix que de l'emmener jouer devant. Certes, ce choix peut être jugé irresponsable et dépend de bien des choses: la durée de ce moment, la fréquence de répétition, l'environnement, etc.

Mais je pourrais témoigner connaître des dizaines de parents qui emmènent leurs enfants devant leur lieu de travail, à des âges parfois inférieurs à celui de la fille de Debra Harell. Laisser sa fille jouer devant, "c'est mal", d'accord. Quel autre choix s'offrait à elle ? Ne pas travailler ?

Aux Etats-Unis, 8% des 9-11 ans restent sans surveillance pendant que leurs parents travaillent, et 27% des 12-14 ans. A l'approche de la rentrée scolaire, de nombreux enfants seraient toujours sans modes de garde pour les soirs et les mercredis...

>> Lire notre sujet " Maman travaille: Ces mères qui travaillent sans mode de garde pour leurs enfants"