Mon reportage au Sénégal avec l'UNESCO, Always et Amel Bent - Photos du Programme d'alphabétisation de jeunes femmes
Il y a des moments dans une vie professionnelle où l'on se dit "c'est CE moment que j'attendais." C'est exactement ce que j'ai ressenti au Sénégal en visitant des écoles du programme d'alphabétisation de jeunes filles et de femmes conduit par Always et l'UNESCO.
A tel point que j'ai attendu des jours, des semaines, des mois... pour en parler sur le blog Maman travaille, après la publication du reportage "officiel". Le temps de digérer les émotions, probablement.
Le PAJEF - Programme d'Alphabétisation des Jeunes filles et des Femmes - lancé il y a 3 ans maintenant par l'UNESCO, financé par la marque Always, avait organisé un reportage avec une poignée de journalistes. Une suite de rencontres et d'événements a voulu que je fasse partie du voyage au côtés des journalistes de TF1, Gala, Melty et aille y écrire un article pour le magazine Version Femina, le supplément de la presse quotidiene régionale et du Journal du Dimanche.
Amel Bent, la chanteuse, venait d'être nommée marraine du Programme et l'équipe d'Always-UNESCO nous a amenée pendant quelques jours à la rencontre des femmes sénégalaises bénéficiaires de ce programme, dans les écoles de la banlieue de Dakar, Thiarroye, et autour du Lac Rose dans la région de NdiNdy.
Quelques jours ultra intenses et passionnants, pendant lesquels je ne pouvais pas me départir de mon cahier pour tout noter, tout ce que je voyais, les confidences des gens interviewés: le Ministre de l'Education, les responsables de l'UNESCO à Dakar, leurs conseillers, des chefs de villages polygames, leurs épouses, les spécialistes des nouvelles technologies au service de l'éducation, des enfants, des mères-étudiantes, le moment où nous sommes arrivés "dans le village du Marabout"...
Je ne cessais de poser des questions: "Et là, c'est quoi ? Qui est-ce ? Pourquoi tout le monde l'écoute ? Combien de femmes sont là ? Que signifient ces noms ? " Et de noter les réponses, parfois avec l'aide des conseillers du Ministère servant de traducteurs.
Des moments forts quand j'ai serré un bébé de l'âge du mien dans mes bras, des moments gênants où l'on touche les limites de l'humanitaire du doigt quand une distribution de glucose s'organise et que je décline la proposition d'aller en donner à des enfants, parce que ce n'est pas mon glucose et que je ne veux pas bénéficier de remerciements pour quelque chose que je n'ai pas apporté.
Et d'énormes instants, quand on nous explique comment l'alphabétisation des femmes leur permet de lire leurs textos en toute indépendance, de ne plus se faire avoir dans leurs comptes, de lire les ordonnances des enfants, qui souvent sont suspendus à elles pendant les cours.
Des clichés battus en brèche avec des hommes impliqués quotidiennement dans les sujets de l'égalité hommes/femmes, bien loin de l'image médiatique de l'homme Sénégalais brimant sa femme. Une équipe passionnée, investie pleinement dans ses missions, et une marraine Amel Bent qui pourrait être au spa mais a choisi de se lever à 6 heures du matin pour aller communiquer de son énergie à d'autres femmes.
Un moment aussi de pure conciliation vie professionnelle / vie familiale à titre individuel puisque mon dernier bébé n'avait que quelques mois et que le voyage se déroulait à ma date "anniversaire" de rencontre. Pourtant, comme une mauvaise mère et mauvaise épouse que je suis, je n'ai pas hésité un instant à boucler ma valise.
Quelques photos parlent souvent mieux que les mots bafouillés dans un moment si poignant...