Anne-Marie Revol: Nos étoiles ont filé Ed. Stock

Anne-Marie Revol mène une existence riche et heureuse. Fille d'une "famille unie" du Sud de la France, elle a "skié tous les hivers, monté à cheval tous les étés", vit à Paris où elle partage sa vie avec le directeur d'un institut de sondage dont elle est folle amoureuse et exerce le métier de journaliste à France 2, pour l'émission "C'est au programme", présentée par Sophie Davant et produite par William Lemeyrgie.

Pour couronner le tout, elle est la mère de deux magnifiques petites filles, Pénélope et Paloma, moins de quatre ans à elles deux, et une place en crèche à deux pas chacune. Anne-Marie est une mère très épanouie, elle adore passer ses week-ends avec ses filles au Bois de Vincennes, au Jardin d'Acclimatation, les emmener en voyage, bruncher avec elles le dimanche, leur donner le bain, les pomponner pour la crèche, les photographier, ce qui ne l'empêche pas de partir régulièrement en voyage en amoureux, seule avec son mari, confiant les petites à ses parents.

Si l'on décide de lire "Nos étoiles ont filé" avec recul, comme une simple oeuvre littéraire, ce pourrait être ce qu'on appelle la situation initiale. Sauf que "l'élément perturbateur" qui va venir enrayer la machine n'a rien de littéraire, l'auteure elle-même le dit: "Ca ne devrait pas être un livre. Ca ne devrait pas être de la littérature."

Un 11 août, alors qu'Anne-Marie Revol et son époux rentrent à Paris après un séjour en tête-à-tête en Grèce, l'impensable va se produire. C'est un coup de téléphone de l'hôpital qui va les avertir un matin que leurs deux filles sont mortes, dans un incendie survenu chez les parents d'Anne-Marie. "Nos étoiles ont filé" est une longue lettre quasi ininterrompue écrite par Anne-Marie à ses filles.

Pourquoi avoir acheté ce livre, alors que j'ai affirmé durant des mois que je ne le lirai jamais, sachant pertinemment quel était le sujet abordé et ayant, à plusieurs reprises, du le reposer devant l'émotion causée par sa lecture (quand les parents, qui ne veulent rien savoir du décès de leur fille, apprennent par inadvertance que "la grande s'était réfugiée près de la fenêtre pour tenter d'échapper aux flammes..." quand le mari d'Anne-Marie pleure, car il vient d'apprendre qu'un ami à lui est devenu papa et qui ne l'est plus, papa... pour la première fête des mères après la mort des petites filles... quand l'hôpital leur remet leurs gourmettes... quand Anne-Marie se fait la réflexion que, enterrés, les doudous résisteront mieux aux vers que ses filles...)

Peut-être un peu pour exorciser la peur inhérente à tous les parents de perdre leur enfant, peut-être un peu par voyeurisme malsain, peut-être un peu aussi parce que, pour être tombée quelques fois sur Anne-Marie Revol à la télévision, pour connaître quelqu'un qui connaît quelqu'un qui la connaît, j'ai cette sensation stupide et fausse de la connaître un peu ?

Maman Travaille bien mal placé pour poser cette question, vous dites-vous ? Certes, mais Maman Travaille n'a jamais été un blog "journal intime" et vous n'y trouverez ni photo de famille, ni échographie, ni récit d'accouchement. Toutefois, alors que les "digital mums"sont les nouvelles reines du pétrôle (et du marketing) paraît-il, nous avons voulu comprendre un phénomène actuel: celui des grossesses 3.0.

Du récit d'accouchement live sur Twitter aux échographies postées sur Facebook, en passant par les blogs et les forums-confidences, comment ces futures mères hyper-connectées arrivent-elles à gérer la frontière vie privée / vie publique ? Et quels bienfaits ces futures mères y trouvent-elles ?

Impossible de parler de grossesse en ligne sans évoquer Mère Bordel. Cette célèbre blogueuse a fait sensation malgré elle, il y a déjà plusieurs mois, en racontant son accouchement en direct sur Twitter. Dilatation du col, arrivée du bébé, son réseau de followers a pu tout suivre en direct.

 
Le célèbre peintre Franck Ayroles ne s'est pas contenté de publier un ouvrage de ses meilleures peintures; il a organisé un grand concours de nouvelles sur un thème qui nous tient à coeur "Mamans". Des auteures se succèdent donc pour accompagner de leurs textes les sublimes peintures oniriques et fauves à la fois: une maman disparue, une maman dynamique, une maman émouvante et une maman active se côtoient dans ces courtes histoires.

Le prix est un peu élevé (40 euros) mais il est a ranger dans la catégorie des "beaux livres", à poser sur une table basse ou une cheminée, à lire et à relire ponctuellement. Un véritable hommage aux mères, qui inspirent décidément l'artiste: son précédent ouvrage s'intitulait "Femmes". Une continuité logique...

Mamans, de Franck Ayroles, 40 euros

Mère épuisée: Stéphanie Allenou témoigne dans un livre sur le burn-out maternel