Hier, Corinne Dillenseger qui animait le blog ToutpourElles m'a remémoré une interview qu'elle avait fait de moi quand j'avais 25 ans ! Aujourd'hui j'en ai 32, et grâce à toutes les personnes que j'ai rencontrées, je vis les choses avec nettement plus de recul...
La vieillessse ? La fatigue ? Ou la maturité ?
Je ne sais pas vous mais pour moi par exemple:
+ Quand je vais à un cocktail.
Avant, j'en aurais eu mal au ventre depuis le matin et je serais restée dans mon coin sans oser parler. En mode phobie sociale. Je me serais répétée "Ohlala mon Dieu mais qu'est-ce que je fais là." Maintenant, j'y vais, je serre les mains des gens, même si ce sont des gens très-connus-très-importants, je leur demande de me raconter leur vie, je repars avec des cartes de visite, je donne les miennes, j'apprends plein de choses et je fais plein de nouvelles connaissances. Je me demande même ce qui me stressait tant à 20 ans...
+ Quand quelqu'un m'emmerde.
Avant, j'y pensais jour et nuit, je voulais à tout prix leur faire comprendre qu'ils avaient été blessants / incorrects, que ça ne se faisait pas, que ça m'emmerdait... Maintenant, je dis ce que j'ai à dire et puis je passe au large. Une journée dure 24 heures, on choisit ce sur quoi on se concentre: une heure passée à ruminer Bidule ce con est une heure que je ne passe pas à prendre soin de mes enfants ou à avancer dans mon travail. Alors au revoir Bidule: "ne laissez pas les gens négatifs squatter votre esprit: augmentez le loyer, et foutez-les à la porte !"
+ Quand un de mes enfants a de la fièvre
Je n'appelle plus le 15 immédiatement.
+ Quand on me dit du mal de quelqu'un
Je ne me contente plus d'une seule version. Je ne prends pas tout ce qu'on me dit pour argent content. (Ahah) De façon générale, comme pour le 2/ j'évite de perdre du temps de conversation à dire "du mal" des gens, ce qui reste une chose vaine qui en dit plus sur celui qui parle que sur celui dont on parle, non ?
+ Quand j'ai tort
Je le dis. J'ai même appris à m'excuser. Chose impensable à 20 ans...
+ Quand je rencontre quelqu'un qui a besoin d'aide.
J'ai passé des années à considérer que toutes les personnes en détresse me concernaient personnellement et que j'étais sensée les "sauver" et à répondre à une centaine de mails par semaine dans ce sens; ce qui était épuisant et au détriment de ma famille. Maintenant, je prends ma part, je fais mon job, mais j'essaye d'orienter les gens qui ont besoin d'aide vers ceux qui peuvent les aider. Je considère que je fais "ma part" via mes engagements généraux, associatifs, d'élue, personnels... j'ai fini par comprendre que ce n'était pas à moi de "sauver" le monde.
Finalement, c'est cool parfois de vieillir. Et peut-être qu'à 42 je relirai ce post en me disant "Ah ! Quelle jeunette ! J'ai changé d'avis sur absolument TOUT."